mercredi 21 décembre 2011

The Legend of Zelda : Skyward Sword

J'ai déjà réalisé le test du jeu pour le JT de Game One, mais je peux vous assurer qu'il n'a rien à voir avec le test que vous allez lire ici.

Bonne lecture.


Link a 25 ans, et pourtant, il ne fait pas son âge. Est-ce parce que dans ce nouvel opus il incarne un adolescent ? Est-ce parce que les héros de jeux vidéo ne vieillissent pas ? Ou tout simplement parce qu’au fil des épisodes on ne contrôle pas le même Link et donc qu’il change d’âge entre chaque jeux (et parfois à l’intérieur du même jeu) ? Tout cela n’a finalement guère d’importance, le principal est que l’on retrouve de nouveau notre héros sur console de salon, et il faut bien le dire, il était temps. Parce que oui, c’est un véritable plaisir de retrouver notre épéiste gaucher préféré après cinq ans d’absence sur console de salon, et de vivre une nouvelle aventure en sa compagnie. Et… Ah ! On me signale dans mon oreillette que Link est droitier dans cet épisode. Eh bien oui, en effet. Les puristes crieront surement au sacrilège (ils n’ont pas forcément tort), mais il fallait adapter la maniabilité au plus grand public, et la majorité des joueurs sont droitiers. Sacrifier un mythe sur l’autel du chiffre d’affaire… Ce n’est pas moi qui suis droitier qui vais m’en plaindre (un peu quand même, mais pas après plusieurs heures de jeu). On retrouve donc Link pour une aventure inédite, et c’est un véritable plaisir. Cependant, plaisir n’est pas nécessairement synonyme de perfection.

Un nouveau The Legend of Zelda, ça rime forcément avec aventure épique, scénario prenant, graphismes majestueux, maniabilité exemplaire, donjons monumentaux, durée de vie impressionnante… Pour Skyward Sword, c’est un peu tout ça, mais pas entièrement. Commençons par le début.

Après un long prologue (trop long diront certains), que personnellement j’ai adoré, la quête principale commence enfin. A dos d’oiseau, il est temps de quitter son ciel natal afin de découvrir la terre. Première impression et… première déception. Oui, c’est vrai. Je le dis comme je le pense. Si la mise en scène est toujours à la hauteur, lorsque l’on commence véritablement l’aventure, c’est un sentiment bizarre qui se dégage, parfois presque désagréable. Tout simplement parce que les premiers donjons ne sont pas à la hauteur. Pas mauvais, mais trop classiques, pas assez innovants. En fait, je regrette de ne pas avoir été surpris. On enchaîne les salles et les énigmes de façon assez classique (bien que l’ensemble des actions et des énigmes soient pensés pour le Wii Motion Plus). Alors en soit, rien de catastrophique bien sûr, mais zut, on est devant un Zelda quand même ! C’est à partir du troisième donjon que la déception laisse place à un plus grand intérêt, bien que rien ne soit encore transcendant. Oui, cela fait bien une bonne dizaine d’heure, au moins, et rien qui n’émerveille vraiment… Nintendo aurait-il raté son coup ? La réponse, dans le paragraphe suivant.

Le troisième donjon terminé, l’histoire prend enfin son envol. Et le manque d’originalité de l’ensemble du jeu laisse alors sa place au majestueux. Comme si le génie créatif s’était reposé pendant tout le début du jeu afin de nous pondre ensuite des sensations de jeu encore jamais vécu auparavant. L’épique, le grandiose, le merveilleux, tout est enfin là. Les environnements de la première partie prennent alors une autre dimension, et toute l’inventivité que l’on espérait se retrouve enfin. Du bonheur ? Non. De l’extase, de la jouissance, de l’orgasme. Je ne dévoilerai rien de plus, pour ne pas gâcher la surprise, mais bon sang… Quel jeu finalement !

Qui dit Skyward sword, dit bien évidemment Wii Motion plus. La maniabilité parkinsonienne de Twilight Princess (je secoue dans tous les sens comme un dératé et je frappe avec mon épée) disparaît et laisse place à un maniement plus réaliste, et donc plus exigeant. Attention, plus exigeant ne veut pas dire plus difficile. La différence avec Twilight Princess, c’est qu’ici, il faut véritablement manier sa wiimote comme une épée. Chaque mouvement est retranscrit très fidèlement, et le maniement nécessite un petit temps d’apprentissage, mais rien de long à maîtriser bien heureusement. Cependant, tout n’est pas rose dans l’univers de l’elfe en vert. La jouabilité peut, à de rares reprises, poser problème. Rien de bien dérangeant en soit, mais dans certaines situations, un léger agacement peut faire son apparition. Encore une fois, je le précise à nouveau, cela reste assez rare bien heureusement. 

Le nouveau gameplay du jeu n’inclut pas que le contrôle de l’épée au Wii Motion Plus. De nouvelles actions et de nouveaux objets font leur apparition. L’arrivée de la jauge d’endurance, sans révolutionner le concept du jeu, est à mon goût le plus grand apport. Link est plus humain dans cet épisode, et on nous le montre aussi via ses capacités physiques. Sprinter (oui, on peut sprinter dans ce nouvel opus, tant que la jauge n’est pas vide), porter un objet lourd, grimper au mur, ou encore faire une attaque tournoyante use cette jauge, qui finalement se vide plus rapidement qu’on  ne le croirait. Plus question de rester tout son temps accroché à du lierre en attendant la fuite d’une skutula, c’est la chute assurée sinon. Oui, cela s’avère plus technique et novateur qu’il n’y paraît. Et c’est surtout dans les combats qu’il faut agir avec ingéniosité et subtilité (on peut aussi la jouer bourrin, je vous rassure), parce que trop de combats ou d’attaques spéciales, et ça y est, la jauge est vide. Alors quoi ? La jauge est vide, ce n’est pas grave. Ben si, un peu quand même. Parce que lorsqu’elle se vide, le temps qu’elle se remplisse, notre cher ami Link est épuisé. C’est donc essoufflé et les bras ballants qu’il faudra continuer. Et en combat, je vous souhaite bien du courage. Ce n’est pas la seule nouveauté, puisque comme précédemment écrit, il y a de nouveaux objets (je ne m’éterniserai pas sur le scarabée, maintes fois cité), et surtout, un nouveau menu, plus simple, plus accessible, plus efficace donc, qui permet de sélectionner un objet sans avoir à mettre le jeu en pause. Je cite rapidement le bouclier qui, s’il encaisse trop de coups, peut se fracasser, mais que l’on peut améliorer chez un marchand, si l’on possède les objets nécessaires. Des nouveautés qui ne réinventent pas le principe de la saga, mais apporte une fraîcheur nécessaire à des principes qui avaient tendance à se reposer sur leur lauriers depuis Ocarina of Time.

The Legend of Zelda, c’est un scénario, un gameplay, mais avant tout, c’est un univers. Toujours différent, toujours cohérent, c’est ce qui fait la force de la série. Alors, qu’en est-il ici ? Un univers différent, ça, c’est sûr. Sur son île, au dessus des nuages, Link et Zelda entretiennent un amour… Une amitié ? Je vous laisse faire votre propre opinion, mais peut-être que l’un des deux personnages n’est pas vraiment indifférent à l’autre. Donc, les deux jeunes gens s’entendent bien, et cela dans un espace céleste tout à fait cohérent. Pour ce qui est des bases, on est dans un Zelda, cela est sûr. On regrette tout de même un monde moins vaste et moins ouvert que dans la pluparts des volets précédents, mais finalement, cet « enfermement » divulgue bien plus qu’il ne le laisse penser. On visite principalement trois endroits différents, et cela à diverses reprises, mais toute l’ingéniosité du jeu réside dans un level design a priori classique, mais qu’on ne cesse de redécouvrir. Finalement, tout est pensé non pas pour la première découverte du lieu, mais pour les visites qui suivent. Un univers différent, cohérent, c’est bien tout ça, mais pour que tout cela s’enchaîne parfaitement, il manque quelque chose. Oui, en effet. Tout cela, c’est bien beau, mais il faut les graphismes et la patte graphique qui va avec. Un univers parfaitement vraisemblable, c’est bien, mais si l’esthétique n’a rien d’original, ça perd un peu de son intérêt. Par chance, la série des Zelda ne nous a jamais déçus. Et ce n’est pas avec Skyward Sword que ça va commencer. Soyons honnêtes, les graphismes font un peu vieillot, mais on est sur Wii, il ne faut pas l’oublier. Et sur Wii… Ca claque sa race ! Ok, sur un écran HD, ça pique un peu les yeux puisqu’un effet d’aliasing peut se ressentir, mais quoiqu’il en soit, le jeu est beau. Et la patte artistique du jeu, à mi chemin entre la maturité de Twilight Princess et la fraîcheur de The Wind Waker est tout simplement magnifique et parfaitement maîtrisée, enchanteresse, sombre et poétique ; tout ce qui fait le charme de la saga.

Il est temps de passer à la conclusion de ce test. The Legend of Zelda : Skyward Sword  est au final… Et vous ne dites rien? Vous ne me le faites même pas remarquer? …  Bon, ben puisqu’il faut tout vous dire… Un nouveau Zelda, c’est aussi synonyme de nouvelles musiques. Et les musiques dans la saga, c’est un peu une marque de fabrique, personne ne le niera. Partiellement déçu par les musiques de Twilight Princess (elles ne sont en rien mauvaises, et certains thèmes sont même très bon je trouve), je ne savais pas à quoi m’attendre avec ce nouvel épisode. The Goddess’ Theme, la musique utilisée à tout bout de champs pour les vidéos promotionnelles, n’est pas mauvaise, assez dynamique et entraînante même, mais a fait polémique, puisqu’il s’agit en réalité de la berceuse de Zelda joué à l’envers (oui oui, c’est vrai, j’ai fait l’expérience chez moi), et finalement, en y repensant, elle est assez représentative de la bande originale du jeu. Comme Twilight Princess en fait. Des thèmes dont on ne prête pas attention, assez peu marquants, mais aussi quelques perles. Je pense principalement à The Romance Theme, déjà utilisé dans un trailer, qui ne m’avait pas marqué, avant de m’émouvoir incontestablement lorsque je l’ai entendu dans le jeu. Le thème du vol (l’équivalent de la plaine d’Hyrule ou de la traversée maritime pour The Wind Waker) est aussi un des points forts de la bande son. Au final, la musique ne déçoit pas, même si on pouvait espérer mieux, et certains thèmes resteront probablement gravés longtemps dans vos mémoires. A noter que la musique est enfin orchestrale (youpi !), et plus en Midi.

Pour conclure, The Legend of Zelda : Skyward Sword est un excellent jeu, et un très bon Zelda, même s’il peut décevoir les premières heures. Mais passés les premiers donjons, l’aventure que l’on nous offre à vivre n’a pas d’égal. On est emporté, et finalement, c’est le chef-d’œuvre qu’est ce jeu qui l’emporte. On regrette d’autant plus ces premières heures de jeu qui empêche le titre d’atteindre la perfection, l’absolu, le divin, l’unique. Il n’en reste pas moins un jeu fantastique et merveilleux qui mérite sa place dans la légende, celle de Zelda comme celle des jeux vidéo.

Allez, j’hésitais à la faire, mais je me décide à mettre une note à ce jeu, oui, je suis un peu fou, mais j’aime l’originalité. Ce n’est pas comme si tout le monde notait les jeux de toute façon, n’est-ce pas ? Je mettrai donc la note de 18/20, qui est excellente, même si elle paraît faible pour un The Legend of Zelda. Une dizaine d’heure pas très folichonne, mais une deuxième partie qui procure un plaisir et une sensation de jeu rarement égalés à ce jour, avec durée de vie à l’appuie. Que du très bon que je ne saurais que vous recommander.

1 commentaire:

  1. Je n'aurais pas mis une note aussi haute, mais sans doute car je suis très difficile à propos des Zelda. La faute aux précédents opus, hélas (ou non), qui ont mis une barre tellement haute qu'il est difficile de ne pas être un tantinet déçu par celui-ci.

    Alors délicat c'est bien le mot, car doit-on noter un jeu par rapport à ses prédécesseurs (dans quel cas on devrait noter toute expérience Action/Aventure par rapport à un Ocarina of Time ou un Majora's Mask), ou bien doit-on le noter par rapport à une tendance actuelle, une mode, un temps où le DLC fait rage...

    Dans le premier cas je donnerais la moyenne ; car forcément il n'est pas à la hauteur des "grands" Zelda, même si incontestablement il se trouve bien au-dessus d'un Windwaker ou TP à mes yeux, mais trop loin derrière la génération 90.
    Dans le second cas, ton 18 est largement mérité oui. Faut dire ce qu'il est, Skyward Sword est la meilleure expérience ludique que j'ai vécue depuis un bon moment. La réalisation est vraiment irréprochable à tel point que les quelques défauts passent inaperçus. De toute façon ton test résume mon idée générale sur le jeu donc je ne répéterai pas tout :)

    Très bon test, merci :)

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