mercredi 8 février 2012

Test : NeverDead

Voici enfin, après une longue absence, un nouveau test réalisé par mes soins. Il s’agit du jeu NeverDead, qui je me rappelle, lors de son teaser, m’avait interpelé par son concept, assez novateur, disons-le. En effet, tout misait sur le fait que le personnage principal ne pouvait pas mourir et avait la possibilité de se démembrer à sa guise. Finalement, la réussite est-elle au rendez-vous, ou alors sa consœur de moins bonne augure, la déception ?


Qui d’entre vous n’a jamais rêvé d’immortalité ? Ne pas mourir et vivre ainsi à travers les siècles. Et je parle ici de la vraie immortalité, pas celle d’Highlander où il suffit de perdre la tête pour… mourir. Dans NeverDead, ce n’est pas un problème, bien au contraire. On est immortel, ou on ne l’est pas, hors de question de faire les choses à moitié. Vos membres peuvent être éparpillés au travers de la pièce, ce n’est pas un souci, ça peut même être une solution. Oui, en effet, Bryce, le héros du jeu, immortel donc, possède la particularité de se démembrer. C’est d’ailleurs un des atouts principal du gameplay que nous offre le jeu. Le seul ? Je vous laisse le découvrir.

Bryce, l’immortel, est un chasseur de démon qui travaille pour le gouvernement. Armé de ces deux flingues et de son épée, il est payé pour enquêter sur des sites démoniaques et éliminer les créatures maléfiques qui y demeurent. Ça vous rappelle quelque chose ? Un long manteau rouge, une chevelure blanche platine et une classe  incroyable. Oui, voilà, c’est ça. En fait, NeverDead, c’est Devil May Cray, mais avec le charismatique Dante en moins, et une blondasse bien blonde qui vous suit quasiment partout. On en reparlera plus tard, je vais pas vous embrouiller pour le moment. Bryce, un immortel âgé de cinq cent ans, chasse des démons pour le gouvernement. Dès la première cinématique de jeu, on vous laisse comprendre que le scénario vous en apprendra plus sur la situation de Bryce et la façon dont il a acquis ce statut d’immortel. Je ne vous en dis pas plus, mais sans être transcendant, le scénar se montre plus poussé que des simples missions de chasseurs de démons. Même si bon, il ne marque pas vraiment non plus. On se souviendra plus de NeverDead pour son gamelay que pour son scénario.

 Ce genre de situation est courante dans le jeu

Le gameplay, le cœur de ce jeu, parlons-en justement. Après ce paragraphe sur l’emballage du jeu. Les graphismes, puisque c’est cela qui agrippent en premier le joueur. C’est vraiment très beau. La cinématique d’intro est d’ailleurs assez magnifique. Puis on entre dans le jeu, et là, c’est la déception. On est loin de ce que le jeu promet dans ses scènes animées. Sans être immondes, les graphismes n’offrent rien de merveilleux. Et puis, on commence la première « vraie » mission, qui nous présente ce à quoi on doit s’attendre pendant tout le reste du jeu, et… Pareil, c’est pas vraiment beau. Les textures sont même assez laides, avouons-le, surtout pour ce qui est de l’environnement. Une allée en pavée vraiment hideuse, et puis des buissons… Je vais dire ça comme tel. Dans Ocarina of Time, un jeu de la Nintendo 64 datant de 1998, on faisait mieux. Voilà, c’est la première comparaison qui m’est venu à l’esprit. Des herbes et des buissons, plats. En 3D, mais plats. Déjà que ça passait mal dans GTA Vice City ou San Andreas sur PS2, mais on pardonnait parce que le jeu offrait un univers vaste, mais là, même pas. C’est juste moche. Comme si on ne s’était pas donné la peine de bien faire. Et malheureusement, ce n’est pas tout. Les bugs de collision sont omniprésents, et dans une production de 2012, quand on voit ce que cela donne, c’est parfois assez effrayant. En tant que simple tête, préparez-vous à parfois simplement disparaître à travers des marches que vous essayez de monter par exemple. Assez aberrant en soit, et surtout assez peu pardonnable. Je ne choquerai dorénavant personne en précisant aussi que l’aliasing est présent, au niveau des contours principalement. Bizarrement, ce n’est pas catastrophique, on est loin du naufrage visuel, mais quand même. Surtout que n’est ni l’environnement, ni l’univers du jeu qui vont vous pousser à passer outre. Rien de réellement original. C’est dommage peut-être, mais il en est pourtant ainsi.

D’un point de vue sonore, je ne me prononcerai que brièvement. Pour la musique, il s’agit de metal composé par le groupe Megadeth. On aime ou on n’aime pas, mais ça colle très bien avec l’ambiance du jeu. Parlons plus des voix et bruitages. Les bruitages, je les ai oubliés, preuve qu’ils ne sont en rien marquants. Pour les voix, le doublage anglais, tout au long du jeu, est vraiment bon je trouve. Mais comme tout le monde le sait, il ne faut pas abuser des bonnes choses. Surtout quand ce sont les seules vraiment bonnes du jeu. Sauf que là, on vous en sert à la pelletée des voix de personnages. Voulant se prendre au second degré, le jeu mise sur l’humour. Ça marche, pas de problème. Mais lorsque l’on joue, entendre toutes les trois secondes les trois mêmes vannes du personnage, ça devient très très vite lourdingue. Surtout  qu’il prononce ses idioties trop tard parfois, ce qui donne des situations absurdes, et vite lassantes (pour ne pas dire insupportables). Par exemple « Où est mon foutu bras droit ? », juste après qu’on vienne de le ramasser. En même temps, on ne va pas en vouloir à un mec qui perd  la tête.


Bon, justement, en parlant de ça, venons-en au cœur du jeu, le gameplay. Le principe, je le rappelle, tient du démembrement du personnage. Perdre un bras, ou une jambe, fait partie de l’ambiance du jeu, et de son fondement. De même que vous pouvez perdre la tête, vous ne mourrez pas, vous continuerez de la contrôler, en roulant tranquillement. Voilà le principe. Maintenant, comment mettre ça en pratique. Déjà, cela s’avère moins évident. Avant même de s’élancer à corps perdu (ou plutôt à membres perdus) dans le vif du sujet, traitons des généralités. Le jeu est en soit un Devil May Cry-Like, avec son personnage de chasseur de démons, mais aussi dans sa volonté de jeu. Bryce va casser ces motherfucking monstres maléfiques à coup de… flingues, ou d’une épée. Tien, tiens. On a vraiment cherché les similitudes avec la série de Capcom dis donc. Oui, sauf que là, ben ce n’est pas vraiment une réussite en soit. Une gâchette pour l’arme de chaque bras. Bien pensée en soit, surtout qu’un bras arraché peut continuer de tirer. Mais pour bien viser… C’est parfois vraiment chaotique et confus. En plus, les armes à feu ont une puissance très faible. Il faut attendre un bon moment pour enfin en trouver qui soient réellement efficaces. Alors on se rabat sur l’épée, dont la puissance est aussi dévastatrice que la prise en main est calamiteuse. On en défonce du démon avec cette lame gigantesque, enfin, quand on comprend ce qui se passe à l’écran, et surtout, quand on arrive à les toucher. Pour aller droit au but et dire clairement ce qui est, il faut savoir que l’épée se contrôle avec le stick droit de la manette. Tout à fait, le stick qui sert à déplacer la visée et la caméra. On choisit les mouvements de son arme blanche démesurée en bougeant le stick. Mais en contrepartie, on ne peut plus viser ou clairement choisir sa direction. Pratique n’est-ce pas ? En gros, avec l’épée, ça bourrine à mort (c’est le cas de le dire) mais c’est le foutoir total. A savoir que quelque soit la phase de jeu, la caméra ne sera pas votre ami, pas du tout même. Pour les phases d’actions basiques, c’est du mauvais Devil May Cry en fait, c’est un bon résumé je pense.

 Et encore, là, c'est compréhensible

Allez, parlons-en enfin. Ce que vous attendez depuis le début de ce test. Le démembrement, bande de petits sadiques qui aiment le gore. Oui, le principe même du jeu réside dans le démembrement de notre personnage immortel. Plutôt cool non ? Un endroit inaccessible, hop, je m’arrache la tête, je la fais rouler, je passe de l’autre côté, je me reconstitue, et c’est bon. C’est exactement ça le jeu. Mais sa façon d’être mis en place, c’est déjà moins cool. Si pour les phases « d’exploration », le concept ne pose pas de problème, dès que l’on entre en phase d’action/combat (90% du temps), c’est moins pratique et moins jouable. Dès que l’on perd un ou plusieurs membres, on va tout faire pour le retrouver ou attendre que la jauge pour se reconstituer soit pleine. En soit, rien de bien grave. Sauf que certains coups vous font perdre tous vos membres en une seule fois. Et au final, lors des combats, on passe plus de temps à chercher et essayer de retrouver ses membres plutôt qu’à se battre. C’est quand même un comble pour un jeu d’action. Ça va même presque à l’encontre de ce genre de jeu. Et ce n’est pas le pire. Parce que notre héros, Bryce, a beau être immortel, il n’est pas invulnérable pour autant. Le Game Over existe. Et c’est très vite une plaie, je vous le dis. Très rapidement dans le jeu va apparaître une sorte d’ennemi qui avale vos membres arrachés, impossible à récupérer hors reconstitution entière de son corps. Alors il faut bien des ennemis qui sans être dangereux, ennuient le joueur. Sauf que lorsque vous êtes sous forme de tête, si vous vous faites absorber, c’est le Game Over. Il existe bien un QTE qui permet de se sortir, mais c’est tellement incompréhensible que c’est difficile de réussir. Et comme la maniabilité est ratée, surtout en forme de tête, on n’arrive rarement à éviter de se faire avaler, et on recommence alors une scène encore et encore, tout ça parce que tout a été mal pensé. Décevant, même pas frustrant, juste barbant.

 Ces bestioles sont de vraies saletés

 Petite subtilité de jeu, on va appeler ça comme cela, vous êtes accompagné par une fille bien blonde, votre collègue, durant le jeu. Elle n’est pas immortelle, il va donc falloir la protéger. Si elle meurt, vous avez un court laps de temps pour la faire ressusciter, sinon, c’est le Game Over. En fait, ce personnage ne sert pas vraiment, sauf au scénario. Sa puissance est faible et son intelligence artificielle relative à sa couleur de cheveux (oui, c’est sexiste et entièrement rempli de préjugés, j’assume). Au début, la jouabilité était tellement énervante, que je me disais, bon, ben au lieu d’essayer de récupérer mes membres comme je le peux pour dézinguer du monstre à tout va, je la laisse faire le boulot, et j’attends. Non, ça ne marche pas. Il faut quand même tout se farcir. Quel délice !

 Une demoiselle aussi jolie qu'inutile

Le jeu propose aussi une accumulation de point d’expérience qui sert ensuite à acheter des compétences. Rien de transcendant, mais au moins cela a le mérite de réfléchir aux capacités voulues, qui sont limitées en équipement. En revanche, avoir une compétence pour améliorer la maniabilité quand on est sous forme de tête, c’est juste se foutre du monde, non ? C’était pas possible d’avoir une maniabilité correcte dès le début ? C’était trop demander ?

Avant de conclure, je rajoute que le jeu est répétitif à mort, on se contente d’entrer dans une salle, de tuer des bestioles pour ouvrir la porte suivante, entrer dans la nouvelle salle, et faire de même. Que de plaisir ! En plus de la maniabilité foireuse, les animations des personnages sont rigides, ce qui n’aide rien. Sans omettre la destruction des décors totalement anarchique. On casse des murs qui explosent à tout va, on frôle un banc, il explose, et on titre sur une armoire, et c’est à peine si l’impact de balle apparaît… Logique. Tout cela est regrettable, puisque certaines idées, se basant sur le concept, sont très bonnes, bien exploitées dans le principe, mais pas dans le développement. On se plaint que les développeurs n’aient pas d’idées originales, mais quand enfin une arrive, elle est mal mise en œuvre. Les valeurs sures, on peut critiquer, mais on est rarement déçu au moins.


Finalement, que retenir de ce NeverDead ? Un concept original, une idée de départ vraiment intéressante, mais une réalisation mal maîtrisée et complètement ratée, à l’exception des cinématiques (enfin au début, car plus on avance…). La jouabilité n’est pas désastreuse ni catastrophique, mais tellement mal pensée, que le jeu est rarement bien praticable. C’est une grosse déception que ce jeu, que je n’attendais pourtant pas particulièrement, mais qui a réussi à me faire perdre mon plaisir de joueur en moins de deux heures, et encore, je suis gentil. Bryce est immortel, mais nous, on meurt d’ennui. Un jeu qui ne me laissera aucun souvenir, ou alors pas dans le bon sens. NeverDead, peut-être, mais pour moi, déjà enterré.

Note : 9/20

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire