vendredi 23 mars 2012

Test One Piece Pirate Musou

Il y a des jours où je me dis que je devrais changer le nom de ce blog. Aujourd’hui par exemple, c’est le cas. Je ne suis pas satisfait. Je pense que Piece and Geek serait plus approprié. Enfin, ce n’est que mon humble avis de créateur foireux. Passons aux choses sérieuses.

Pour cet article, j’ai testé un jeu en import. Un jeu japonais, adapté d’une très grosse licence de manga. Le manga le plus vendu au monde d’ailleurs. Non, ce n’est pas Dragon Ball, ni Naruto, mais One Piece. Je vais donc rédiger le test du jeu One Piece Pirate Musou, sorti au Japon au début du mois de mars, et qui n’est toujours pas prévu chez nous pour le moment, malgré son carton impressionnant. En gros un article bien « geek » si je puis dire, puisqu’il mélange clairement le jeu vidéo et le manga. Bref, trêve de bavardage vain et inutile, il est temps de passer au test.

En 2011, souvenez-vous, le PSN avait été piraté. Je ne pensais pas que moins d’un an après, ce serait ma console qui serait piratée à son tour. Et pourtant, ce sont bien des pirates qui s’en sont emparée. Pas des hackers, non, des pirates. Avec un bateau, sur la mer, à travers les océans. Non, pas Jack Sparrow, pas à chaque fois. Là il y avait un homme élastique, un ours en peluche, un blondinet charmeur, une rouquine fort mignonne, un mec au nez bizarre, enfin, je vais pas tous les décrire. Tout cet équipage a donc débarqué dans le lecteur de ma console, sans prévenir, et sans sous-titre français. Alors bon, j’ai essayé de les virer, mais j’ai pas réussi. C’est qu’ils s’accrochent les saligauds. Alors finalement, j’ai fait avec, et j’ai décidé de vivre les aventures avec eux. Ai-je bien fait, ou alors ai-je connu l’expérience que je pourrais nommer One Piece of shit ?

  Ils ont volé notre recette. Pirates!

« Tiens, tu arrives à lire les jeux PS2 sur ta PS3 toi ?
-Euh non. C’est un jeu PS3.
-Ah… »
Voilà le genre de phrase que les joueurs de One Piece Pirate Musou risquent d’entendre. Non pas que le jeu soit moche, mais dans sa globalité, on a l’impression d’être devant un jeu PS2. Je vais m’expliquer au fil des paragraphes. Je commence, comme quasiment à chaque fois, par les graphismes. Force est de constater que l’univers de la série est vraiment très bien respecté. Adapté à la fois du manga comme de l’animé, c’est véritablement l’impression d’être devant la série d’animation qui prime. Tout est fidèle, et le cell shading, très bien rendu, augmente l’effet cartoon du titre. Les personnages sont tous immédiatement reconnaissables et parfaitement modélisés, et c’est avec un véritable plaisir qu’on les retrouve. Mais voilà, la modélisation des personnages, ça ne fait pas tout. Retranscrire fidèlement un univers, c’est bien, mais c’est encore mieux quand le tout use des capacités de la console. Ici, malheureusement, ce n’est pas vraiment le cas. Les décors sont assez vides, et l’ensemble des lieux visités n’offre pas à voir des merveilles graphiques, bien au contraire parfois. Rien de grave à déploré, le jeu n’est pas moche non plus, mais l’impression d’avoir été conçu pour être passable, mais sans plus, est cependant présent. Alors dans ce genre de jeu, un beat’em all de masse, ce n’est pas la beauté absolu des graphismes qui prime bien sûr, on passe même très rarement son temps à contempler les lieux, mais on aurait bien voulu quelque chose de plus soigné. Heureusement, les cinématiques sont très réussies, et c’est un délice pour les yeux. Je parle des « vraies » cinématiques, pas celles qui se basent sur le moteur graphiques des phases de jeu, celles qui en jettent pour les yeux (c’est pas non plus le truc le plus beau jamais vu). Malheureusement, ces cinématiques sont trop peu présentes et par souci d’économie, elles ont été remplacées la plupart du temps par des phases de bande dessinée en manga parfois légèrement animées. Ça, c’est vraiment dommage. Dans sa globalité, le jeu n’est pas dégueulasse, mais c’est regrettable que certains aspects donnent l’impression d’avoir été en partie bâclés. Pas de quoi décevoir les fans pour autant.

Elastique, c'est pratique.

Heureusement, l’aspect sonore est déjà bien mieux traité. Le doublage japonais (forcément, c’est un jeu import) est tout simplement excellent, puisque les doubleurs de la série animée ont prêté leurs voix pour le jeu. Si le titre sort un jour chez nous, espérons que la version originale soit conservée. Et pour ce qui est des musiques, elles sont tout simplement en total adéquation avec le jeu. Rythmées comme il faut, entraînante, bien pensées… Tout ce qu’il faut pour être réussies donc. Et on ne va pas s’en plaindre honnêtement.

Bon, passons dorénavant à la maniabilité. Le jeu, comme précisé précédemment, est un beat’em all de masse. Le héros avance, se retrouve devant une foultitude d’ennemis, les tabasse, et recommence. Voilà tout est dit. J’exagère beaucoup, mais il faut se rendre à l’évidence, c’est très très répétitif. Le principe reste le même durant le jeu. On avance, on se bastonne avec une masse d’ennemis, on avance encore, et tiens, encore des ennemis, on leur met une pâtée, on avance, et ainsi de suite, jusqu’à arriver devant le boss de fin de niveau. Par chance, les personnages jouables varient, heureusement, ce qui implique aussi un changement de type de combat, même si Luffy reste le héros que l’on incarne le plus. Des bras élastiques, on passe aux sabres ou bien aux arts martiaux. Ça diversifie un peu le tout, mais ça ne l’empêche pas tant que ça de rester répétitif. Des phases « d’exploration » sont présentes entre les combats, pendant que l’on avance, et permettent de trouver des pièces d’or dans des coffres, pour les fans de 100%, mais cela demeure vraiment secondaire. D’ailleurs, ce sont durant ces phases d’avancement que le jeu montre ses véritables faiblesses. Les combats, c’est le cœur du gameplay, donc ça va, mais pour le reste. Très rapidement on se rend compte que le principe ne change pas et se répète à chaque fois. On voit une plate-forme et on s’y accroche pour sauter et avancer. Et par cela je ne fais pas allusion à ce qui pourrait s’apparenter à des phases de jeu de plate-forme. Non, ce serait trop beau. En fait, c’est plus simple que ça, et bien plus désastreux. Il suffit de repérer un point lumineux, d’appuyer sur le bouton qui s’affiche à l’écran, et hop, ça y est, l’action s’effectue. Des sortes de QTE ? Entièrement surtout que le jeu en est bourré. Parce qu’en plus, parfois, lorsque l’on saute via ces points lumineux, on se catapulte, et donc on « vole » un certain temps, mais pour changer de direction ou éviter une plate-forme quand on est dans les airs, il faut… appuyer sur le bouton qui apparaît à l’écran bien sûr. Voilà. Heureusement que ce sont les combats qui sont au cœur du jeu. Même si eux non plus ne sont pas épargnés par ce fléau de plus en plus répandu dans les jeux vidéo.

 Je dois appuyer sur le bouton, c'est ça?

Les combats d’ailleurs, parlons-en. Avant de passer à ce qui est susceptible de fâcher, mettons en avant ce qui est vraiment bien. La première chose que l’on constate, avec plaisir, c’est le dynamisme des combats. Point de mollesse ici, ou de lenteur, non, de la rapidité et de la fluidité. C’est donc avec une agilité déconcertante que l’on se frite avec les adversaires. Et heureusement, parce que dans ce genre de jeu, si le tout manque de punch, on s’ennuie vite. Par chance, le titre n’est en rien raté de ce point de vue, et je dirai même qu’il réussit totalement son pari. Enfin, jusqu’à ce qu’on y découvre le point faible. Et oui, chaque rose a des épines. Et celle-là, on ne nous l’enlève pas du pied, mais on nous l’enfonce bien comme il faut dans notre corps meurtri. En fait, le gros problème de One Piece Pirate Musou, ce n’est pas un problème singulier, c’est le problème de toute une génération. Je pense que tout le monde se doute de quoi il s’agit. Oui, dans le fond. Non, ce n’est pas un problème de reconnaissance de mouvement, on ne joue pas avec le PS Move, heureusement. Oui, à droite près du mur. Exactement, vous avez trouvé, il s’agit bien d’un problème de caméra. Vous savez, cette p****n de caméra de m***e qui nous fait c***r avec ces angles à la c*n et sa disposition de s*******e de c******s qui nous empêchent de voir l’action correctement. Oui, cela même. Et bien comme tous les jeux 3D (oui, bon là j’exagère un peu), One Piece Pirate Musou est aussi atteint par cette maladie qui touche nos jeux vidéo adorés. Et le problème c’est que pour les jeux d’actions, particulièrement les beat’em all, si la caméra est calamiteuse, le tout peut vite se révéler catastrophique. Rien d’aussi grave ici, mais cela n’évite pas la confusion et l’aspect parfois brouillon des combats, surtout lorsque le nombre d’ennemis à l’écran est impressionnant. Mais comme dit plus haut, ce qui fâche véritablement dans One Piece Pirate Musou, c’est la présence de QTE. Parce qu’il y en a aussi dans les combats. Contre les boss seulement, mais quand même, on aurait pu nous épargner. Alors bon, ce ne sont pas juste des QTE tout bête (enfin, si en fait) qui nécessite juste d’appuyer sur un bouton, il y a un temps imparti qui, s’il n’est pas respecté, oblige à tout recommencer. Bon, ça ne fait pas forcément passer la pilule, mais c’est déjà ça.

 Plein d'ennemis!!!

Avec ses combats à profusion, One Piece Pirate Musou s’avère vire répétitif, je l’ai déjà dit. Cependant on peut constater une volonté de varier les phases. Par exemple, Luffy doit pendant une partie d’un niveau se trimballer Nami sur le dos, blessée, et en temps limité avant qu’elle ne crève. Pour combattre ou actionner certains mécanismes, il suffit de la déposer sur un banc, et, miracle, il y en a toujours un lorsque l’on en a besoin. De même, des cercles de régénération sont présents sur le chemin, faisant remonter la vie de Nami, et donc le chronomètre, à son maximum. Bonne idée, mais mal exploitée pour être franc. Je prends l’exemple qui m’a le plus marqué. Une masse d’adversaires arrive. Je dois donc déposer Nami afin de leur donner une raclée. Bonne idée, comme ça, il faut se dépêcher de les battre avant que le chrono n’arrive à son terme. Ah ben non, en fait on dépose la rouquine sur un banc dans un cercle de feu. J’ai donc tout mon temps. Je vais faire des courses entre temps et je reviens, de toute façon, t’es dans un cercle de régénération, j’ai tout mon temps. Voilà. Comment d’une bonne idée on arrive à faire l’inverse d’un jeu, une sorte d’anti jeu dans lequel le défi n’existe plus. Alors bon, les phases de variation ne sont pas ratées et ne sont pas toutes décevantes, au final, ce sont même de bonnes idées, mais peut-être pas assez abouties.

 On n'incarne pas uniquement Luffy.

Dernier point, si le jeu est ce qu’il est, il souffre d’un autre problème, qui je pense émane de moi, mais quand même, c’est qu’il n’exploite pas les capacités de la console en général. C’est une sorte de jeu PS2 HD avec des graphismes améliorés. Ok, c’est malheureusement le cas de la plupart des jeux actuels, mais voilà, c’était mon coup de gueule du jour.

J’en ai assez dit sur le jeu. Malgré tout ce que j’ai énoncé, n’allez pas imaginer qu’il s’agisse d’un mauvais jeu, bien au contraire. One Piece Pirate Musou n’est pas exempt de défaut, c’est le moins que l’on puisse dire, mais il se savoure comme un bon fruit juteux en été, fruit qui ne donne malheureusement pas de pouvoir, mais qui rafraîchit et fait passer un bon moment, sans plus. Ne vous attendez pas au jeu du siècle, ne vous attendez pas à une grosse flaque de vomi non plus. Le titre est clairement une très bonne adaptation du manga et de son univers barré, et c’est véritablement pour les fans qu’il a été conçu. Eux, ne seront pas déçus, ou alors que très rarement. Les autres, les non fans, peuvent s’y essayer. Ils y trouveront sûrement du plaisir, particulièrement lors des combats, mais ne connaîtront pas le même enthousiasme que les admirateurs de la série. One Piece Pirate Musou est un véritable produit conçu pour les fans, qui seront comblés. Les autres y verront un bon jeu, malheureusement truffé de petits défauts qui ne gâchent pas le plaisir, mais n’en font simplement qu’un bon petit jeu sympathique parmi tant d’autres dans cette catégorie. Si vous êtes fans, vous savez ce qu’il vous reste à faire, si vous ne l’êtes pas, l’achat reste à considérer selon vos goûts et envies.

13/20

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