mardi 17 juillet 2012

Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français

Il y a des questions existentielles que l’on se pose tous dans sa vie. Pourquoi sommes-nous sur Terre ? Quel est le but de notre vie ? Y a-t-il une vie après la mort ? Dieu existe-t-il ? Je ne suis pas en mesure de répondre à ces questions, à l’exception d’une. Dieu existe, il est français, il s’appelle Michel Ancel.

Nous n’allons évidemment pas parler de religion ici, ni même de croyances bien évidemment, mais de jeu vidéo, et aussi de bouquin. Parce que cette envie soudaine de vous parler de Michel Ancel (comme si je ne le faisais pas assez souvent avant), vient du fait que j’ai enfin lu sa biographie éditée par Pix’n Love (oui, il était temps). Donc non, il ne s’agit pas de la Bible. Quoique… Evangile de Michel Ancel selon Sainte Jade. Chapitre 19, verset 95 : « Il prit le jeu et le donna à ses programmeurs en disant : « Prenez et codez en tous, ceci est sans corps, créé pour vous ». Il parlait alors de Rayman ». Ça a de la gueule quand même. Mais, ce n’est pas réellement de cela qu’il s’agit. Tout le monde quasiment sait l’admiration que je voue à Michel Ancel et à son travail. A tel point qu’au Paris Game Week 2011, alors qu’il était là, tranquillement dans le salon, à attendre, en passant devant lui, je me suis arrêté, mais à part un très timide « Bonjour », je n’ai rien pu lui dire d’autre. Alors que j’avais un peu de temps, vu que mon équipe aussi attendait avant les prochaines interviews. J’ai probablement gâché ma seule et unique chance de m’adresser à lui, mais devant Dieu, on s’incline, on ne discute pas. Enfin bon, comme vous avez pu le constater, je vais parler ici de Michel Ancel, et du livre qui lui a été consacré.

Pour ceux qui ne connaîtraient pas Michel Ancel (y en a-t-il encore ?), il s’agit d’un créateur de jeux vidéo français, qui a entre autres donné naissance à Rayman et Beyond Good and Evil, qui a été fait Chevalier des Arts et des Lettres en mars 2006 à l’âge de 34 ans. Ou pour résumer, il s’agit d’un génie absolu, d’un artiste fabuleux doté d’un talent assez ingénieux pour la programmation. Ouais, c’est un peu le Shigeru Miyamoto français en fait. (Alors non, qu’on ne me demande pas qui est Shigeru Miyamoto, parce que là, franchement…). Pour ceux qui ne connaîtraient pas Rayman… C’est encore possible ça de ne pas le connaître ? Bref, c’est un héros de jeux vidéo de type plate-forme, dont le premier opus est sorti en 1995. Il a la particularité de n’avoir ni bras ni jambe (ses pieds et mains sont détachés de son corps), et aussi d’être français, évidemment. Pas dans le jeu, dans ses origines seulement. Quant à Beyond Good and Evil, il s’agit tout simplement d’un jeu magistral qui a transcendé quasiment tous ceux qui y ont joué, à juste titre. Je ne peux que vous conseiller d’y jouer, c’est encore la meilleure entrée dans la matière.

 Rayman, le premier, l'original

Michel Ancel, c’est qui ? Je ne vais pas tout vous dévoiler, le but de cet article est de vous faire lire le livre. Ce que je peux vous dire, c’est que très tôt, il s’intéresse aux jeux vidéo, à l’informatique, et à la programmation. Dès l’âge de quinze ans, il réalise de son côté son premier jeu. A seize ans, il est embauché par Ubi Soft, pour qui il travaille encore et à qui il n’a jamais fait d’infidélité. Et c’est à 23 ans qu’il obtient une consécration mondiale en réalisant le jeu Rayman, dont le simple premier opus a dépassé les 4 millions d’exemplaires vendus. Pour une nouvelle franchise, en ces temps différents de ceux des Call Of et autres, c’est un véritable exploit. A 23 ans, en 1995, Michel Ancel devient alors une véritable star. Il est le nouveau prodige du jeu vidéo français, comme le fut Frédéric Raynal trois ans plus tôt. Il y a alors une suite à Rayman, nommée simplement Rayman 2 : The Great Escape, qui marque le passage du héros et du créateur à la 3D. Et puis, une nouvelle envie lui vient. Un nouvel univers, de nouveaux héros, un nouveau jeu. Beyond Good and Evil. Aucune parenté avec l’œuvre de Nietzsche, juste ici un jeu vidéo qui dépasse le stade de simple conception vidéo ludique. Œuvre à part entière, et chef-d’œuvre absolu. L’émotion prime dans cet univers enchanteur et dur à la fois, qui propose un scénario monumental digne des meilleurs films d’anticipation, et qui réserve son lot de surprises, de rires, et de larmes. Tout est cohérent, tout est consistant, rien n’est laissé au hasard. A l’époque, les critiques sont unanimes, le jeu est une parfaite réussite. Les joueurs sont aux anges. Malheureusement, le jeu se vend mal. L’humanité ne devait pas encore être prête pour assimiler une œuvre aussi puissante. Finalement, celui qui en perçoit le mieux la grandeur et la majestuosité, c’est Peter Jackson. Le réalisateur est tellement impressionné qu’il demande à Michel Ancel de s’occuper de l’adaptation vidéo ludique de son prochain film, King Kong. Le jeu est évidemment une réussite. Vint alors une nouvelle console, la Wii. C’est alors que les lapins crétins débarquent et volent la vedette à Rayman. Michel Ancel est aux commandes du premier opus. Et puis, Rayman s’est perdu. Jusqu’à ce qu’il refasse surface lors de l’E3 2010 et en 2D. Rayman Origins, je n’en ai que trop parlé, est un chef-d’œuvre. Et comme il faut parfois savoir continuer sur sa lancée, Rayman Legends devrait débarquer sur Wii U à sa sortie, à la fin de l’année. Maintenant, ce que les fans attendent, c’est une suite à Beyond Good and Evil, qui est actuellement en chantier, mais qui selon son créateur, n’est pas encore prête à sortir. Douleur, douleur, quand tu nous tiens… Mais c’est pour mieux nous émerveiller plus tard.

 Beyond Good and Evil, et son héroïne si charismatique, Jade

C’est donc pour cela que je considère Michel Ancel comme Dieu. Rayman et Beyond Good and Evil sont évidemment les deux licences qui en font un homme d’exception à l’imaginaire débordant et aux ambitions démentielles. En toute honnêteté, j’admire son travail, comme j’admire l’homme. Maintenant, si vous désirez connaître ses œuvres, il ne vous reste plus qu’à les tester et à les vivre, elles sont toutes trouvables facilement et quasiment toutes rééditées, et si vous souhaitez découvrir l’homme derrière Rayman, vous pouvez lire ce livre, celui dont je parle depuis le début de cet article : Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français.

 Michel Ancel Biographie d’un créateur de jeux vidéo français
Daniel Ichbiah, avec la collaboration de Sébastien Mirc
Pix’n Love Editions
Prix conseillé : 16 euros

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