vendredi 10 août 2012

Mario, à quand le retour ?

« It’s me, Mario ! ». Cette phrase légendaire était prononcée lorsque l’on allumait la Nintendo 64 avec une cartouche du mythique Super Mario 64 insérée à l’intérieur. Après une séance de morphing, on arrivait à l’écran de sélection des fichiers, avec sa musique tout simplement sublime (il n’y a qu’à lire mon article sur les musiques de jeux vidéo qui m’ont le plus marqué). Et puis, le jeu, ses graphismes, sa maniabilité, son inventivité, ses niveaux… C’était en 1997. Quinze ans plus tard, le plombier est toujours là, mais le génie et la magie qui faisait le charme de ses jeux semble s’être dissipé. Il y en a eu du chemin entre temps. L’italien moustachu est parti en vacances au soleil avec Super Mario Sunshine, nous offrant un digne successeur à son grand frère 3D, et profitant d’un nouveau type de maniabilité fort ingénieux. Une réussite comme on aimerait en voir plus souvent. Et puis il est parti à la conquête de l’espace, deux fois. En 2007, puis en 2010. L’espace, c’est ce qui devait correspondre au plombier. La claque du premier jeu est tout simplement tellement énorme, qu’encore aujourd’hui, beaucoup ne s’en sont toujours pas remis. Et la suite ne fait que confirmer la grandeur de ce chef-d’œuvre, tout en prouvant qu’une suite est possible. Sauf que voilà, le plombier aime revenir à ses premières amours, la 2D. On ne peut pas le blâmer, après tout, c’est ce qui l’a rendu célèbre. Sauf que ses amours de jeunesse, il aurait dû les conserver pour sa jeunesse. Parce que si la 2D se prête encore aujourd’hui parfaitement à des jeux de plate-forme, l’ami Mario semble être un peu vieux pour ça. Quand il était gamin, ça allait. C’est pour ça que Yoshi’s Island DS est très réussi. Mais pour le reste… C’est probablement pas pour rien qu’aucun jeu de plate-forme Mario inédit n’est sorti sur Game Boy Advance (Mario Vs. Donkey Kong tient plus du jeu de réflexion). Alors Mario, trop vieux pour la plate-forme 2D ? J’aimerais dire que non, et dans un sens, c’est vrai, il se défend bien encore, mais la 3D lui a fait autant de bien que de mal. Aujourd’hui, c’est ce terrain qui semble mieux lui convenir. On a beau essayer de plaquer un « New » devant un jeu, pour faire jeune, ça ne marche pas forcément à tous les coups…

 En 2D sur la Wii

Oui, c’est bien de la saga « New Super Mario Bros. » que je parle, dont le premier volet est sorti sur Nintendo DS en 2006. Avant les sorties de Yoshi’s Island DS et de Super Mario Galaxy, il fallait bien renflouer les caisses de Nintendo, proposant alors un jeu de plate-forme estampillé Mario, assumant l’héritage de ses dignes ancêtres et s’imposant comme le premier d’une saga naissante. Si le résultat n’est pas déplaisant, il n’est pas non plus phénoménal. Bien sûr, le jeu est bon en soit, mais à force de vouloir réutiliser les mêmes ficelles, elles commencent par s’user. En gros, on est peu surpris, sans être déçu. Une sensation que le plombier moustachu semble trop souvent nous communiquer depuis un certain temps, hors plate-forme 3D. N’allez pas croire que je pousse un coup de gueule (un peu quand même), je fais plus une constatation d’une réalité existante. Alors que les opus 3D sont d’excellentes factures, les aventures 2D, particulièrement mises en avant avec la saga des New, ne sont pas à la hauteur de ses ancêtres. Une question se pose alors : à qui s’adressent ces jeux ? Aux vieux joueurs qui veulent revivre des souvenirs via un nouveau titre ? Aux jeunes gamers qui n’ont jamais touché aux premiers opus et à qui l’on veut donner l’impression de se plonger véritablement dans les premières aventures du plombier, comme pour faussement satisfaire cette envie de parfaire sa culture vidéoludique ? Ou aux deux ? C’est bien cette dernière proposition qui semble la plus valable, et donc la plus problématique. A force de vouloir plaire à tout le monde, on risque de ne plaire à personne. Encore une fois, je ne critique en rien ces titres, mais je trouve qu’ils tombent dans la facilité et dans le recyclage plus que dans l’hommage véritable et supposé. Et puis, pendant que j’y suis, introduire Yoshi dans un jeu estampillé Super Mario Bros., bien que « New », je n’y arrive pas. Ça aurait été New Super Mario World, ok, mais là… C’est bien le problème, en faisant des jeux de plate-forme 2D avec Mario, Nintendo essaye de se baser sur des souvenirs, et ne cherche plus l’originalité, ni même la difficulté du défi (pour les quêtes principales du moins). Au lieu de faire des New, ils pourraient faire des suites, comme ce fut le cas avec Yoshi’s Island DS. Mais voilà, faire des suites implique de conserver la même charte graphique d’un opus à un autre, et sortir un Mario en 2D pure et simple, sans élément 3D, comme le fut à l’époque Super Mario World par exemple, ça n’attirerait plus les consommateurs, élevés aux graphismes 3D de fou, et considérant la 2D magique d’antan comme rétrograde. C’est comme pour la difficulté. Il ne faut pas que ce soit trop dur. Le mieux, c’est même que ce soit très simple, comme ça tout le monde le finira… Super Mario Bros., c’était quand même mieux avant.

Et en or sur 3DS...

Alors en parlant de ça, je tiens à préciser que Nintendo a quand même tenté de raviver une franchise Mario, Super Mario Land, après 19 ans d’absence (17 ans pour ceux qui considèrent Wario Land comme Super Mario Land 3), et donc ne pense pas qu’à se faire du fric avec la franchise Bros. Sauf que voilà, le jeu tient bien plus des Bros. que des Land. Au final, on ne peut qu’applaudir ce jeu, qui se veut un mélange réussi des opus 2D et 3D, et qui propose donc un titre hors normes dans la ludothèque du plombier, bien que très classique. Mais finalement, ce jeu hybride, s’il s’en sort bien, n’est pas non plus à mettre sur un piédestal, et il ne renoue pas avec la grandeur des jeux Mario d’antan. Encore une fois, c’est surtout la facilité ridicule du titre qui n’aide pas. Que se passe-t-il avec les jeux de plate-forme Mario ? Dès qu’ils ne sont plus en 3D sur consoles de salon, on a l’impression que l’on nous rabâche constamment le même jeu, avec des (fausses) nouveautés par-ci par-là. Le prochain en date, c’est évidemment New Super Mario Bros. 2, à sortir sur 3DS le 17 août. Comme on ne sait plus quoi inventer, on balance une collecte de pièce à n’en plus finir. Mario qui part à la chasse aux pièces, afin d’en avoir le plus possible… Une mise en abyme de Nintendo ? Le pire, c’est surtout la promotion du titre je trouve. Le digne successeur de Super Mario Bros. 3, vidéos comparatives à l’appui. Je peux comprendre que l’on sorte des jeux de plate-forme Mario en 2D encore de nos jours, mais ce qui serait bien c’est d’avoir l’audace de faire un truc vraiment neuf, d’innover complètement, et non pas d’apporter deux nouveautés sans plus. Oser se revendiquer la suite de Super Mario Bros. 3… C’est pour ça que je préfère les épisodes 3D, sur consoles de salon. Quand on voir la puissance qu’ils dégagent et toutes les nouveautés et possibilités qu’ils offrent ! La 3D, les nouveaux mouvements, la Buse, l’espace et la gravité, les transformations… C’est ça que Mario est censé faire de nos jours, apporter du sang neuf à un genre, pas simplement se contenter de copier ce qu’il a fait auparavant sous un emballage plus moderne.

Super Mario Galaxy, une vraie claque!

Par chance, une nouvelle console de salon Nintendo arrive (avec du retard, pas avant décembre chez nous, ça vient de tomber), et donc, très probablement un jeu de plate-forme Mario. Ah mais oui, c’est vrai… Un jeu de plate-forme Mario est en effet prévu, mais il s’agit de New Super Mario Bros. U. J’y ai joué, il n’est pas dégueulasse, au contraire (même si Yoshi dans Bros…), mais voilà, ce n’est pas ça que j’attends d’un jeu de plate-forme Mario, surtout sur console de salon. Evidemment, la recette fonctionne, elle est efficace, mais lorsque l’on maîtrise, que l’on domine même, le genre plate-forme 3D, pourquoi ne pas s’y adonner plus souvent ? Super Mario 64 : 1996. Super Mario Sunshine : 2002. Super Mario Galaxy : 2007. Super Mario Galaxy 2 : 2010. Il n’y a finalement eu que quatre opus Mario 3D, sur trois consoles différentes. C’est peu. Mais quand on y pense, cela est presque préférable. Je regrette qu’il y en ait si peu et que l’attente entre chaque épisode soit trop longue, mais entre écoper d’un tel jeu tous les deux ans, qui à force ne présentera plus aucune nouveautés et sera dénué de saveur, et attendre afin d’avoir entre les mains une nouvelle révolution de la plate-forme 3D, mon choix est fait. Alors oui, ça se trouve, on devra attendre 2015 (oh mon Dieu !) avant de découvrir le prochain jeu Mario 3D, mais si c’est à nouveau pour se prendre une claque, je suis prêt à patienter. C’est le prix de la qualité. J’espère simplement qu’ils ne sortiront pas des suites tout juste réussies, ou un jeu sans ambition. Pour le moment, rien n’est annoncé, donc rien n’est à prédire. Mais à la question que je pose dans le titre de cet article, je réponds ceci : qu’importe le retour du plombier italien, tant qu’il est en forme et inspiré, ça me conviendra.

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