vendredi 28 septembre 2012

Aperçu WRC 3

Les fans de jeux de rallye de longue date le savent, les licences Colin McRae restent les références du genre. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les deux premiers DiRT sont homologués Colin McRae. Cependant, les jeux de cet acabit ont aussi d’autres représentants. Je pense notamment à ces titres qui possèdent la licence officielle WRC (World Rallye Championship). Longtemps réservés à Sony, ils ont disparus en 2005, après une édition Sebastien Loeb assez réussie. Et c’est finalement en 2010, sur consoles next-gen et PC, que la série renaît de ses cendres. Moins convaincant que son nouveau rival DiRT, WRC propose de jouer avec les licences officielles, et s’essaye à une maniabilité entre arcade et réalisme. Pas toujours très convaincant, le jeu n’est pas mauvais non plus. Voulant attirer les fans et essayant de se hisser au premier rang des jeux de rallye, WRC sort des suites tous les ans, afin de pouvoir mettre à jour les licences. J’ai eu l’occasion d’essayer WRC3, prévu pour le 12 octobre, voici mes impressions.

Tout d’abord, voici de petites précisions sur le contenu du jeu. Un mode carrière, qui se basera sur un système de points de réputation. Plus on gagne de course, plus on gagne de points, permettant au fur et à mesure de débloquer de nouveaux éléments de jeu. Evidemment, on aura au préalable choisi son pilote, co-pilote, et sa voiture selon ses goûts et sa manière de jouer. Le jeu permet aussi un mode libre, qui offre la possibilité  s'essayer à tous les circuits avec tous les véhicules et pilotes, sans que l’on ait besoin de débloquer quoique ce soit. Et un autre mode contient des défis à réaliser, avec points de réputation à la clé. Evidemment, le multijoueur est de la partie. Jusqu’à 16 joueurs en ligne, ou jusqu’à 4 offline. Pas d’écran splitté cependant, on joue chacun son tour en essayant de faire le meilleur temps. Dommage, la disparition des écrans splittés et du jeu à 4 en même temps dans son salon a fait perdre beaucoup de convivialité aux jeux vidéo. C’est juste une remarque personnelle, rien à l’encontre de WRC3 en soit. Avec la possibilité de choisir des voitures et équipes du passé, ce dernier né de la série WRC ne se montre pas spécialement avare en contenu. Mais que vaut-il manette en main ?


Je ne vais pas vous faire patienter plus et je vais le dire franchement, j’ai presque eu l’impression de jouer à WRC 2. Alors bon, je n’y ai pas joué depuis bientôt un an, mais dans l’ensemble, malgré les améliorations, il n’y a pas nécessairement de différences majeures. Bien sûr, WRC 3 se veut meilleur, plus poussé, et pas une simple mise à jour, et l’on constate tout de même des progrès dans ce sens-là. Graphiquement tout d’abord, le jeu adopte un nouveau moteur, ce qui offre un meilleur rendu. Pas de quoi s’extasier non plus sur la qualité visuelle du titre, qui ne déçoit en rien, mais reste en retrait par rapport aux capacités des consoles. C’est tout de même plus beau que dans les deux premiers. On note par exemple des effets visuels plus poussés, notamment dans la lumière. C’est d’ailleurs presque regrettable que les ombres sur le sol souffrent d’alliasing. Les véhicules, en revanche, sont une nouvelle fois bien modélisés, et les dommages physiques causés lors des collisions sont bien représentés. D’autant plus que ces dégâts influent évidemment sur la conduite. Pour en revenir à la réalisation, si l’ensemble s’en sort honorablement, on déplore encore et toujours un public assez pathétique. Présentes à chaque fin de parcours, ces personnes qui vous applaudissent sont censées apporter une dose de réalisme, mais leur manque flagrant d’enthousiasme, leurs gestes ridiculement banals et leur modélisation approximative nuisent à la volonté première de leur présence dans le jeu. Ok, ce n’est pas l’essentiel du titre, et j’irai même à dire que l’on s’en moque un peu, mais tout de même, je devais le souligner. Je tiens à préciser que ce genre de problème, s’il en est vraiment un, est commun à beaucoup trop de jeu de ce genre, ce n’est pas spécifique à WRC 3.


La réalisation tient donc la route, s’en non plus éblouir de milles phares nos mirettes, mais qu’en est-il de l’expérience de jeu ? Eh bien une nouvelle fois, la conduite est un mélange entre arcade et réalisme, et l’ensemble se révèle une nouvelle fois assez bancal. Il y a une volonté de réalisme plus grand dans ce troisième volet, ce qui est tout à l’honneur du jeu, mais l’alliance de deux styles opposés n’est pas la meilleure des solutions. Si le titre reste très jouable, il demande un bon temps d’adaptation, comme son prédécesseur. En revanche, une chose est indéniable, c’est la gestion des surfaces. Les tracés, divers et variés, au nombre de quatre-vingts trois, proposent des surfaces différentes, allant de l’asphalte à la terre, en passant bien évidemment par la neige, et la conduite sur ces différents terrains est véritablement prise en compte. On ne va pas diriger sa voiture qu’on soit sur des graviers ou bien sur de la neige. Un vrai bon point, qui s’allie avec la gestion efficace des dommages du véhicule dans son contrôle. En rallye, il faut d’ailleurs bien penser à réparer sa voiture entre chaque course. Le système est bien pensé puisque chaque réparation a sa propre durée, et si on la dépasse, on est alors pénalisé en temps, ce qui risque de nous faire baisser dans le classement. Le mieux, c'est encore de bien conduire. Au pire, pour ceux qui auraient obtenu leur permis dans un Maxi kinder Surprise, WRC 3 propose cinq retours arrière en cours de course, qui permet de… revenir en arrière, afin de ne pas se prendre un arbre par exemple. Et bien évidemment, sans perdre de temps précieux pour le classement. Pas nouveau, mais toujours efficace, même si cela enlève une certaine dose de réalisme.

Bien conduire, ce n’est peut-être pas évident avec ce choix de maniabilité de WRC 3, mais heureusement, votre co-pilote est là pour vous aider. Et même s’il ne vous donne que des informations qui apparaissent aussi à l’écran, il n’est pas inutile. C’est même parfois plutôt agréable de se concentrer sur la conduite pure et dure, de ne pas regarder les autres éléments potentiellement perturbateurs de l’écran, afin de se laisser guider par son co-pilote. Et puis, ça rajoute une bonne dose de réalisme. A savoir que l’équipe de développement à travailler avec de vrais pilotes pour approcher au mieux la réalité.


On se retrouve alors face à un réalisme sonore saisissant de la part de son compagnon de véhicule. Et le son est une des réussites de ce jeu. Les bruits de chaque véhicule sont bien traités, et aucune musique n’accompagne les courses, nous permettant de rester concentrés. En revanche, les musiques des menus sont vite fatigantes pour les oreilles. Heureusement que ce n’est pas là où l’on passe le plus clair de son temps.

Pour résumer, WRC 3 s’en sort bien, mais il ne réinvente pas le genre. Il est certes plus beau que son prédécesseur, mais finalement il n’ajoute pas de nouveautés extraordinaires. Sa maniabilité, toujours un peu bancale, aborde un style un poil plus réaliste, et pourra plaire aux fans hardcore de ce style de jeu, mais les néophytes risquent d’être rapidement dépassés. Au final, WRC 3 s’adresse à des joueurs fans de jeu de rallye qui ne seraient pas convaincu par DiRT, et qui chercheraient une approche différente, le tout avec les licences officielles. Si vous possédez déjà WRC 2, vous pouvez vous procurez WRC 3, mais l’achat n’est pas forcément nécessaire vu le peu de réelles nouveautés apportées.

 WRC 3
Développé et édité par Milestone
Distribué par Bigben Interactive
Disponible sur PS3, Xbox 360, PC le 12 octobre 2012

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire