mercredi 13 mars 2013

Test God of War : Ascension

En 2005, une nouvelle licence fait son apparition sur Playstation 2. Un beat'em all 3D qui allait s'imposer comme l'une des références du genre. Graphismes somptueux, maniabilité au top (malgré quelques défauts), ultra-violence, tout ça sur fond de mythologie, il y avait de quoi séduire les joueurs en manque de défouloir au background travaillé. En 2008, toujours sur PS2, sort God of War II, la suite du premier. Encore plus beau, le jeu offre une expérience toujours aussi savoureuse. En 2010, c'est sur PS3 que le héros de la saga, Kratos, revient. Encore plus beau, encore plus épique, encore plus spectaculaire, ce God of War III devient le meilleur épisode de la série et conclut de manière totalement grandiose la trilogie. Trois ans plus tard, on attend un nouvel opus. Tombant dans la mode des préquelles, les événements du jeu précèdent ceux de la trilogie, se déroulant dix ans avant, juste après la mort de la femme et la fille de Kratos. Rebondissement intelligent, ou preuve de l'essoufflement d'une franchise ?

Un épisode de God of War est toujours synonyme de grandeur, de spectacle, et de réalisation graphique tout à fait magnifique. God of War III avait montré dès 2010 la puissance de la Playstation 3, prouvant qu'elle en avait dans le bide. On se souvient aussi de son intro de fou, totalement démesurée, et de tout le contenu épique du titre. On était logiquement en droit d'en attendre autant avec Ascension, le nouveau volet de la saga, bien qu'il s'agisse d'une préquelle. Malheureusement, l'histoire est moins prenante, et la mise en scène, qui en met pourtant plein les yeux, est un peu plus en retrait cette fois-ci. De même, la réalisation, bien qu'hyper soignée, n'arrive jamais réellement à dépasser celle de God of War III. Rien à redire, le jeu est très beau, mais il manque un souffle épique, ce petit grain de folie, ce quelque chose qui donne de la puissance à une œuvre. Tout est beau, tout est bien, mais rien ne semble clairement insuffler une dimension grandiose au jeu. Peut-être parce que l'histoire est moins prenante et que la sauce prend moins. Peut-être parce que tout a été fait. Ou peut-être parce qu'il aurait fallu attendre la PS4. Ou alors revoir tout le principe de jeu.

 Ouh, le gentil petit cyclope!

God of War connaît et maîtrise parfaitement ses rouages, au point de nous servir les mêmes depuis le début de la saga. On avance, on résout des énigmes si nécessaire, on tabasse du monstre mythologique, puis on affronte un boss à la taille outrancière avant de le finir avec des QTE plus douloureux pour le poignet que réellement utiles. Ce principe est exactement le même dans Ascension, avec toutefois des nouveautés bienvenues. D'une part, la jauge de rage, qui se remplit à chaque combat (mais se vide entre temps, ou dès que l'on prend un coup), qui permet de déclencher sa rage, qui varie selon le pouvoir sélectionné (feu, glace, tonnerre, ou âme), et si on l'a débloquée dans le menu d'évolutions des armes. On a aussi de nouveaux pouvoirs, principalement amenés par les amulettes, et qui seront surtout utiles dans les phases d'énigmes plutôt qu'en combats, même si on peut s'en servir en attaque. La nouveauté la plus intéressante demeure la faculté de ramasser des armes pour s'en servir (au lieu des coups au corps). Cette nouvelle possibilité est intéressante puisqu'elle permet de changer le gameplay dans les phases de combat. Et il y a pas mal d'armes ou objets qu'il est possible de ramasser : masse, épée, lance, fronde, ou encore bouclier (pour foncer comme un bourrin sur ses ennemis sans se faire mal). Au final, on se retrouve avec divers choix, et lorsque l'on se trouve face à une arme, puisqu'on ne peut en porter qu'une à la fois, il est parfois peu évident de se décider. Une nouveauté qui aporte une profondeur au gameplay, et ce n'est pas plus mal.

 Tiens, des QTE!

Parce que qu'il y a bien une chose de critiquable dans ce God of War, c'est son gameplay. Il est toujours aussi efficace, mais il n'a quasiment pas évolué depuis les débuts de la série. Hormis les nouveautés citées précédemment, tout le reste n'est que redite sans réelle saveur de tout ce qui a été fait dans la série. Le jeu se repose entièrement sur ses acquis, et il en pâtit logiquement. La progression dans les décors couloirs, les combats toujours aussi défoulants mais moins intéressants et plus mal amenés qu'auparavant, les boss moins spectaculaires, tout ce que l'on pardonnait à God of War III, qui réussissait à magnifier cette mécanique de jeu déjà un peu datée, on n'a plus de mal à l'accepter dans Ascension. On est dans une logique de jeu PS2, mais avec une réalisation actuelle soignée. C'est tout de même aberrant quand on y pense ! Un mode multijoueur vient bien faire son apparition, avec création de personnage et expérience à la clé. Malheureusement, sans être déplaisant, il souffre d'un gros manque d'originalité. On passe son temps à se foutre sur la gueule (pour résumer la plupart des modes dans les grandes lignes), et c'est tout. C'est technique et tactique, mais c'est surtout bien trop confus pour être satisfaisant. Au final, on y reviendra de temps en temps, histoire de se défouler contre des adversaires réels, mais il ne marquera pas les mémoires.

God of War : Ascension aurait-il dû s'appeler God of War : Déception ? En partie. On prend toujours un certain plaisir à parcourir le jeu, à tabasser à tout va, à résoudre des énigmes (plus nombreuses dans cet opus), mais l'aventure solo souffre de trop grands défauts. Certes, il y a des nouveautés bienvenues, mais avant tout, il y a une histoire moins épique, une mise en scène moins grandiloquente, et un gameplay qui n'a quasiment pas évolué depuis ses débuts. Le multijoueur ne rattrape pas vraiment le reste, puisqu'il atteint le rang de sympa, mais sans plus. La série se repose trop sur ses acquis avec cet opus, qui montre clairement un essoufflement de la licence. Reste à voir ce qu'il en sera avec un prochain opus sur PS4 dans quelques années. Espérons que cela soit meilleur, et surtout plus évolué. Kratos nous avait promis une ascension, avec cet épisode, il nous entraîne peu à peu dans sa chute.

15/20

2 commentaires:

  1. La série se repose trop sur ses acquis avec cet oups ??? C'est pas plutot Opus ?

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    1. Oulah, oui, bien sûr, c'est une malheureuse erreur que je me suis empressé de corriger. Merci de me l'avoir fait remarquer. Pour le coup, je peux vraiment le dire, oups, et désolé.

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