samedi 4 mai 2013

Test Fire Emblem : Awakening

La saga Fire Emblem n'est pas très connue hors des frontières du Japon, et la plupart des gens connaissent la série grâce aux personnages présents dans la licence Super Smash Bros. Pourtant, depuis plus de vingt ans, cette série de jeu de stratégie au tour par tour connaît un bon succès sur le territoire nippon. On a bien eu le droit à quelques sorties chez nous, mais il faut être franc, peu de titres nous sont parvenues. Un an après sa sortie au Japon, alors qu'on ne savait plus s'il fallait l'attendre ou non, Fire Emblem : Awakening arrive enfin sur nos 3DS occidentales zonées. Et qu'on se le dise tout de suite, ça valait le coup d'attendre.

La guerre est un excellent prétexte pour le jeu vidéo. Ce ne sont pas les multiples FPS aux saveurs maintenant banales qui pourront contredire cette information. Mais il n'est pourtant pas forcément utile d'employer la violence ou le réalisme pour aborder de manière assez intéressante la guerre. Il n'est même pas forcément nécessaire de prendre comme genre le FPS. Fire Emblem l'a bien compris, et malgré son design « manga » stylisé, comme beaucoup de J-RPG, le jeu offre à parcourir un scénario sombre et mature, dans un univers assez violent et peu enclin à la gaieté et à la paix. On est certes dans un jeu Nintendo, mais cela ne veut pas dire gamin pour autant. Si la violence n'est pas trop physique, les propos et les thèmes abordés sont souvent très adultes, et certains passages peuvent presque paraître choquants tant on est peu habitué à être confronté à certaines thématiques dans le jeu vidéo. S'il y a bien un point fort dans le jeu, c'est sa qualité d'écriture, tout à fait remarquable. Bien sûr, le scénario est dans son ensemble assez classique, mais il réserve sont lot de surprises et de rebondissements. Mais c'est surtout dans ses dialogues et ses personnages que le titre frappe fort. Regorgeant autant de cruauté que d'humour, les dialogues font partie des moments forts du jeu, qu'ils fassent avancer l'histoire ou bien qu'ils soient optionnels. Et ce ne serait sûrement pas le cas si les personnages du jeu, et il y en a plusieurs dizaines, n'étaient pas aussi marquants et ne possédaient pas leur propre caractère. Aucun personnage n'est interchangeable avec un autre, et tous possèdent leur personnalité qui leur est propre. On s'y attache donc très rapidement, et la possibilité de les perdre définitivement au combat n'en devient que plus douloureuse. Pour parvenir à véhiculer des émotions, le titre opte bien entendu pour des phases de dialogues diverses, appuyées soit par des cinématiques reprenant le moteur in-game, avec phrase à lire, ou bien pour des cinématiques en cel-shading du plus bel effet, qui prouve que la 3DS n'a plus rien à prouver. D'un côté comme de l'autre, le tout est très joli, malgré une modélisation étrange des pieds des personnages dans les animation de jeu. Quant aux passages de stratégies, dominants, ils offrent des cartes certes assez sobres, malgré des effets visuels bienvenus, mais toujours très lisibles, et finalement, c'est tout ce que l'on demande.

 Toujours bien considérer ses ennemis avant d'agir

La saga Fire Emblem s'est faite une place dans la famille des jeux de stratégie grâce à son gameplay impeccable, mais aussi du fait de sa difficulté parfois redoutable. Cette fois-ci, l'équipe d'Intelligent Systems n'y est pas allé de main morte, et le mode de difficulté le plus élevé propose un défi réellement ardu. Et dans un jeu où la mort d'une unité est définitive, mieux vaut bien réfléchir avant chaque action, afin d'éviter une issue tristement fatale. Heureusement, conscients que cela pouvait rebuter bon nombre de joueurs, trois modes de difficultés sont présents, avec la possibilité de choisir entre le mode classique, où la mort est définitive, et le mode débutant, dans lequel la perte d'une unité n'est que temporaire, le temps du combat. Un choix judicieux, qui convient ainsi à tous les joueurs, les plus hardcore qui aiment le stress des combats ou chaque coup peut être fatal, ou ceux qui veulent réfléchir en privilégiant l'aspect scénaristique, et donc les personnages. Pour ce qui est du gameplay pur et dur, on est dans su jeu tactique au tour par tour dans lequel les personnages avancent au tour par tour. On choisit un combattant, on regarde son champ d'action, on l'amène où on veut, et on sélectionne l'action voulue. Il faut bien évidemment prendre en compte intelligemment les stats de ses personnages comme ceux des ennemis, et les détails sont très précis. De même, les faiblesses de chacun ne sont en rien à négliger. Et comme il s'agit de tour par tour, il faut aussi prendre en considération le champ d'action des ennemis au tour suivant. A savoir que les attaques entraînent des contre-attaques, et chaque coup donné peut entraîner la perte de PV. Encore une fois, tout est bien à prendre en compte, et la portée des attaques ennemis au tour suivant est d'ailleurs visible sur une simple pression de bouton. La stratégie, ce n'est pas que des statistiques, c'est aussi et surtout des déplacements.

 Il faut gérer ses déplacements intelligemment

Bien sûr, Fire Emblem : Awakening est dans on ensemble très classique, mais s'il reprend tout ce qui fait la recette d'un bon Tactical RPG, c'est pour l'exploiter parfaitement. Chaque personnage possède une classe, qui lui confère différents avantages ou inconvénients, et lorsqu'un certain niveau est atteint, il est possible d'en changer pour passer au rang supérieur. Chaque combat engendre bien entendu de l'expérience, des montées de niveaux, et aussi la capacité d'utiliser des armes de plus en plus puissantes. A savoir que ces armes ou pouvoirs ne sont pas illimités, bien au contraire. Tous possèdent une utilisation limitée, ce qui ajoute un aspect stratégique au jeu. On ne va pas se servir d'une arme dont il reste deux utilisations et dont l'usage sera nécessaire plus tard par exemple, on fera un choix autre. C'est réellement tout un aspect tactique qui est mis en place dans le jeu, et qui ravira les fans du genre. De même, avant chaque combat, il est nécessaire d'étudier la carte, sa surface, les ennemis, et leurs dispositions, et ensuite de choisir ses unités selon le nombre possible. Mais là où le jeu va plus loin, c'est que le choix des unités se fera certes du fait de la carte, mais aussi du fait de la notion de soutien. Le soutien, qu'est-ce donc ? Eh bien c'est l'une des meilleures idées du jeu. En combat, si deux unités sont à côtés, cela va influencer le combat, et potentiellement créer des liens. On peut aussi créer des duos formant une seule unité avec deux combattants. Cette notion de soutien est importante et non négligeable sur plusieurs point. D'une, quelque soit le niveau d'entente entre les personnages, dès que deux combattants sont côte à côte, la précision ou l'esquive du personnage concerné augmente de 10%. Il est aussi possible que le second combattant, non concerné, participe à l'attaque ou à la contre-attaque, ou mieux, saute devant le personnage attaqué pour l'empêcher de prendre des dégâts. Plus le soutien est fort entre deux personnages, plus les stats augmenteront, et plus les chances d'attaques ou défenses doubles seront hautes. C'est donc intéressant de créer le plus de lien entre les héros. Mais en dehors des combats, cette notion de soutien peut offrir des annexes scénaristiques non négligeables. Lorsque deux personnages atteignent le rang S, le plus haut rang, ils se marient. Et grâce à une ingénieuse pirouette de scénario, on peut rencontrer l'enfant qui naîtra de cette union, et l'inclure dans notre équipe. Les descendances conservent une partie des caractéristiques de leurs parents, tout en étant uniques. C'est bien une idée de génie, qui renforce l'affection envers les personnages, mais qui rend aussi addictif, puisque l'on va se surprendre à créer les relations que l'on a envie de voir naître. A vous de jouer les entremetteurs comme bon vous semble afin de concrétiser les alliances qui vous tiennent à cœur. La stratégie de l'amour est parfois aussi tactique que la stratégie de la guerre.

Prenant le meilleur de la saga, ce nouvel épisode de Fire Emblem est tellement complet qu'il faudrait écrire un pavé pour décrire l'intégralité du contenu. Ce qu'il faut retenir, c'est que le titre s'impose comme l'un des plus grands jeux de stratégie au tour par tour, et que derrière sa potentielle apparence de titre pour gamin que peuvent éventuellement, à tort, véhiculer Nintendo ou la 3DS, se cache un jeu sombre et mature qui ridiculise la plupart des jeux du genre avec une simplicité déconcertante. Classique dans ses bases, Fire Emblem : Awakening brille par sa maîtrise d'un genre et la manière d'apporter des nouveautés qui rendent un contenu déjà bien rempli encore plus dense et addictif. Chaque personnage est attachant, chaque dialogue est percutant, parce qu'en plus de s'imposer grâce à son gameplay, le jeu se permet une écriture remarquable que peu de titre peuvent se targuer d'avoir. Assez évidemment, Fire Emblem : Awakening devient le meilleur jeu de la 3DS, celui que chaque possesseur de la console se doit d'avoir en sa collection sous peine de se ridiculiser au sein de la communauté des joueurs. On peut remercier Nintendo d'avoir sorti le titre en Europe. Plus qu'un excellent jeu, ce Fire Emblem est un chef-d’œuvre du genre. Il serait dommage de passer à côté.

18/20

1 commentaire:

  1. En effet, il est impossible de passer à côté de ce jeu. Les graphismes sont exceptionnels, le gameplay est génial et le scénario est trop bon. Il doit être entre les mains de tous possesseurs d'une Nintendo 3DS.
    MAxime

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