jeudi 11 juillet 2013

Test Deadpool

Deadpool n'est pas le héros de l'écurie Marvel le plus connu. Il a même commencé en tant qu'antagoniste de Wolverine avant de devenir un héros à part entière. Arrogant, schizophrène, totalement fucked up, et quasi invincible, le héros est bien décidé à se faire connaître. En plus de son apparition dans le film Wolverine, et sa probable adaptation en film, toujours avec Ryan Reynolds dans le rôle, c'est désormais en jeu vidéo qu'on retrouve le bougre. Un jeu vidéo Deadpool, chouette ! Un jeu vidéo Deadpool confié à Activision, chouette ? On vous dit ça.

Les adaptations de comics, ou de licences en général, offrent rarement de bonnes surprises aux joueurs, se contentant de transposer bêtement un univers dans un genre de jeu. La plate-forme ou l'action sont les plus grands représentants du genre, mais certaines licences moins chanceuses ont eu les « joies » d'une adaptation en party-game. Heureusement, ce n'est pas le cas de Deadpool, qui préfère le genre beat'em all. Un genre maintes fois vu et revu, et que l'antihéros n'a pas envie de sortir de son moule bien façonné. On avance, on tabasse des méchants, et on recommence. Heureusement, on a le choix des armes. Celles de combats rapprochées, types sabres ou marteau, ou celles à distance, tel que les flingues, les fusils à pompe, ou encore une sorte de pistolet laser du futur. Il est évidemment possible d'améliorer ses armes, ou les capacités du personnages, via des pièces que l'on amasse durant le jeu. Rien de révolutionnaire, mais rien de déplaisant. Oui, sauf que finalement, quand on y joue, on se trouve face à un beat'em all lambda, qui s'avère très répétitif, et parfois vite lassant, surtout vers la fin. On ne se plaindra pas des ennemis, assez coriaces dans le dernier tiers, qui donne un bon défi, mais l'ensemble perd de son intérêt, et comme beaucoup de jeu de ce genre, on s'en détache rapidement.

 Piou piou!

Pourtant, le studio High Moon a fait des efforts pour varier les situations et les manières de jouer. Entre les traditionnelles phases de shoot avec gros engin qui tâche, on trouve des éléments presque déroutant, dignes représentants de l'humour du jeu. Une phase en vue du dessus aux graphismes 8-bits type The Legend of Zelda par exemple, ou bien un passage de plate-forme en 2D viennent s'introduire dans un gameplay qui n'a rien d'extraordinaire en soi. On incarne même un des X-Men lors de l'aventure, mais on ne dévoilera rien histoire de ne pas gâcher la surprise, ce qui est un bon moyen de varier les phases de combats. Malgré tout, on ne peut s'empêcher de trouver une telle adaptation dommage, mais qui n'étonne personne. Heureusement, elle est en grande partie sauver par un aspect cruciale du titre.

 Vers l'infini, et au-delà!

Deadpool est un personnage totalement déjanté, schizo, arrogant, qui casse sans cesse le quatrième mur, et il fallait réussir à conserver cet esprit dans le jeu. Rien à redire, le titre assume ses origines et offre un spectacle d'humour totalement barré. Déjà, dans les phases de gameplay, puisque le héros n'hésite pas à insulter ses ennemis ou le joueur, à balancer des vannes pourries, ou même à citer Le Marchand de Venise de Shakespeare tandis qu'ils découpe du méchant. On est bien dans un titre qui ne se prend pas au sérieux. Mais c'est avant tout dans son univers et sa mise en scène que le tout devient jouissif, même si cet humour gras et parfois bas de caleçon ne plaira pas à tous. Deadpool commande lui-même son jeu vidéo, s'étonne de ce qui s'y déroule alors qu'il n'a pas lu le script, félicite ou crache sur le studio High Moon, et casse les codes de pas mal de genres. Sans oublier pas mal de scènettes à très fortes tendances what the fuuuuuuuuuuuuuuuuuuck ! Comme ce splendide plan où Deadpool chevauche un tigre volant. Oui, oui. Un tigre volant. Sans oublier le tacos qui parle ! Et puis, un jeu dans lequel le héros mate la taille de la zigounette de ses ennemis aux pissotières pour s'en moquer, certes, ce n'est pas fin du tout, mais c'est toujours drôle. Il faut parfois assumer ses mauvais goûts.

On pourrait résumer rapidement et simplement Deadpool : jeu moyen, excellente adaptation. Le titre est un beat'em all classique et peu enthousiaste, qui aurait été vite oublié si son background n'avait pas été là. Finalement, Deadpool est un jeu que l'on oubliera, mais juste moins vite. Réalisation moyenne, malgré des doublages excellents et gameplay sans âme en font un titre vite redondant, sans plaisir réel. C'est bien son univers et son personnage, à l'humour totalement barré, qui sauvent ce jeu du désintérêt total. On aimera y jouer ou non, on appréciera ou pas l'univers, mais on évitera de se procurer le jeu au prix fort. Dommage, le potentiel était là, et à quelques changements près, on pouvait avoir un titre fortement potable. De Deadpool à Deadcool, il n'y a qu'une seule lettre, ici à moitié transformée.

12/20

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