vendredi 29 novembre 2013

Test Ryse : Son of Rome

Nouvelle console dit forcément nouvelles licences. Même si Forza 5 et Dead Rising 3 ne le montrent pas forcément. Ryse : Son of Rome est en tous cas un jeu qui n'est ni une suite, ni une préquelle, et dans le paysage actuel, c'est déjà bien. Reste à savoir ce que le jeu vaut vraiment. Après une présentation à l'E3 qui en mettait certes plein la vue, c'est surtout les QTE à répétitions qui étaient restés en tête. Un choix vite retiré par les développeurs. Reste donc à voir ce que ce Ryse à dans le ventre, et s'il vaut vraiment le coup d'être joué sur une console nouvelle génération.

Oui, ok, disons-le tout de suite, le jeu est beau. P*tain de beau même. Venant de Crytek, à qui l'on doit Crysis, cela n'étonne guère, mais pour un jeu de lancement, il montre clairement ce que le console a dans le bide. Et cela laisse présager du meilleur pour la suite, dans quelques années, quand les jeux seront encore plus beaux. On peut toutefois noter un léger manque de finition sur certains points ou détails, mais en soit, dans l'animation des visages, des textures, ou dans la distance d'affichage, on ne peut que constater un travail assez monumental pour un rendu plus qu'appréciable. Et a cela s'ajoute une direction artistique très réussie. L'antiquité romaine est rarement exploitée, et avec Ryse, elle prend tout son sens et toute sa démesure. Totalement cinématographique et dynamique dans sa mise en scène, le jeu s'inspire de Gladiator ou encore de 300 pour nous offrir une antiquité violente et fantasmée. On pourrait même y associer des idées de L'Iliade et L'Odyssée lors de certaines séquences, bien que moins ancrées dans les légendes. On pense notamment à cette scène du débarquement, déjà mythique, qui ferait presque penser à l'intro d'Il Faut Sauver le Soldat Ryan version romaine. Et puis, dans une partie plus surprenante, le titre prend un aspect soudain plus proche de la fantasy. Oui oui ! On n'en dira pas plus, pour ne pas gâcher la surprise (et parce que c'est demandé dans les notes éditeurs pour les tests), mais de la Rome antique, on passe presque dans un univers barbare que n'aurait pas renié Conan. Et ce n'est pas plus mal, et c'est surtout très cohérent avec cet univers violent et bourrin qui est proposé.

Certifié 3+

Déferlement de violence, voici ce qui est proposé, et si le gameplay ne suit pas, quel en est l'utilité ? Et malheureusement, dans Ryse, on avance de manière linéaire, avec une combinaison de coup réduite à son strict minimum. Un bouton pour donner un coup, un pour déstabiliser ses adversaires, un pour parer, et un quatrième et dernier pour esquiver. Cela suffit pour permettre d'installer un élément de stratégie dans les combats, puisqu'il faut parer ou esquiver a bon moment afin de contrattaquer, mais bon, cela reste tout de même assez faiblard. Il n'y a pas de combos, et l'ensemble devient vitre très répétitif. Il ne faut tout de même pas oublier les finish moves. Ces exécutions sont possibles lorsqu'une tête de mort apparaît au dessus de la tête des ennemis. En appuyant sur une gâchette on déclenche alors un ralenti. Selon la couleur que prend l'adversaire, il faut appuyer sur le bouton correspondant, et hop, on obtient une mise à mort un peu gore. La subtilité de cette action tient du résultat que l'on peu obtenir. On choisit avec la croix directionnelle une récompense, comme un regain de santé, plus d'expérience, ou encore plus de dégâts, et après avoir tué son adversaire de cette manière, on l'obtient. Ce qui est quand même plutôt cool et bienvenu. De même, on remplit au fur et à mesure une jauge de rage, que l'on déclenche alors pour accentuer sa rapidité et sa force. Sympathique, à défaut d'être original. Sinon, on peut aussi embrocher ses ennemis avec des lances, histoire que ce soit un peu drôle. Pour varier, des phases viennent de temps à autres diversifier le tout. Comme des phases de « tir à la première personne » avec des flèches, on bien, plus rigolo sans être folichon, des phases en formation tortue, avec ses troupes. Pour le reste, on est face à un jeu d'action bourrin et redondant, qui se paye le luxe de nous offrir des environnements très beau, mais bourrés de murs invisibles grossiers afin de ne pas perturber la progression linéaire de l'histoire.

Que penser de Ryse : Son of Rome finalement ? Jeu d'action décomplexé, bourrin, mais pas sans âme, sa linéarité et ses actions basiques pourront plaire aux amateurs de beat'em all d'antan, dans lesquelles seule l'action plus ou moins décervelée servait un propos à peu près inexistant. Et c'est pareil pour son mode en ligne qui se réduit à des affrontements contre des hordes d'ennemis en arènes, seul ou à deux. Oui, c'est con, sans prise de tête, mais c'est dans un certain sens assez jouissif dans sa barbarie primaire. Ryse est finalement un magnifique vitrine technologique, mais qui est tout de même assez vide quand on la regarde de près. C'est très beau, mais le gameplay ne suit pas. Dommage. Le jeu pourra tout de même satisfaire les gros bourrins, et c'est déjà bien. Parce qu'au fond de nous, même bien caché, il y a un cœur de bourrin qui bat, et qui n'attend que ce genre de jeu pour se lâcher un coup.

12/20

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