mercredi 26 février 2014

Test Rambo

On a connu Rambo soldat traumatisé, puis Rambo guerrier, puis Rambo guerrier traumatisé. En quatre films, le héros est passé par de nombreuses étapes, et on préférera éviter les deuxièmes et troisièmes. Sauf si on aime les lumières bleues. Bref, en tant que véritable icône, il n'est pas surprenant de voir apparaître un nouveau jeu vidéo tiré de la saga. Il est vrai qu'à partir du deuxième film, il y a de la matière à faire un jeu de tir. Surtout avec le quatrième film, dont l'action s'y prête bien (mais attention, en aucun cas John Rambo est juste un film bourrin, c'est une véritable réflexion sur la violence et son utilisation, avec en prime une fin poignante et intelligente). C'est donc tout naturellement que le jeu n'adapte que les trois premiers films, en violant bien comme il faut le dernier volet et la mythologie du héros par la même occasion dès la scène d'intro.

Oui, Rambo commence par... La guerre du Vietnam. Cette guerre qui justement n'est pas montrée dans le premier film, ce qui lui donne son essence même. Bon, ok, on parle du Vietnam dans le 2, mais c'est une autre histoire ! Bref, le jeu Rambo commence au Vietnam, où Rambo tue des vietnamiens pas gentils par centaine. Oui, par centaine, rien que ça. En même temps, le jeu n'est pas un FPS, mais un rail shooter. En gros, on n'avance pas par nous-même, on reste planté là où le jeu le demande, et tant que l'on a pas tué tout le monde, on ne bouge pas. Alors ok, le genre rail shooter a connu de belles heures dans les années 90, grâce aux bornes d'arcades, puis avec les consoles et les pistolets que l'on pointait devant son téléviseur, mais on ne peut pas dire qu'il soit encore réellement apprécié depuis une bonne dizaine d'années. Ce choix est donc surprenant, et pourtant, il est sûrement moins catastrophique que si le jeu avait été un FPS type Call Of Pan Pan Boum Boum.

 Coucou, je suis bien animé !

En effet, la maniabilité est très réduite, et vu ses limites, on se dit que ce n'est pas plus mal d'être cloisonné dans le genre rail shooter, plutôt que dans un FPS couloir. Ici, on tire, on tire, et... parfois on lance des grenades. C'est pas plus bête que ça ! Voilà voilà... Bon, il y a quelques... Subtilités dira-t-on. Lorsque l'on remplit une jauge, on peut passer en mode rage. Cela déclenche un effet bullet time, et plus on tue de méchants, plus on regagne de la vie. Sinon... Ben, on peut se couvrir tout de même, en appuyant sur une direction, afin de ne pas mourir trop vite. Le reste du temps, on tue des ennemis, à commencer par des viets cons. Non non, pas des Vietcongs, mais bien des viets cons. Parce que l'intelligence artificielle n'est même plus hasardeuse à ce stade, elle est... Pourrie ? Oui, pourrie, c'est bien comme mot. Entre les ennemis idiots qui se laissent canarder sans tirer, et ceux qui tirent tout le temps sans laisser de répit (à se demander s'ils rechargent), c'est du grand n'importe quoi.

Heureusement, des phases autres apportent un peu de changement à un gameplay qui forcément a du mal à se renouveler, et s'avère très vite répétitif (dès la première mission en fait). En même temps, on ne peut pas adapter tout les films Rambo avec des phases de tir. C'est donc naturellement, et dans la joie et la bonne humeur, que nous pouvons accueillir... Les QTE ! Ah, les sacripants, ils nous font vite regretter les phases de tir. Oui, ces phases de QTE sont absolument nulles. Elles ne sont même pas le minimum syndicale du QTE. En gros, on doit appuyer au bon moment sur la bonne touche... Et parfois, il faut appuyer rapidement à répétition sur cette touche. Quelle joie ! On en revient de toute manière assez rapidement aux passages rail shooter, qui constituent le plus gros du jeu. A noter qu'on a un score à chaque fin de mission, mais surtout des points de compétences, afin d'améliorer son attaque, sa défense, etc... C'est mieux que rien.

Parlons un peu de la réalisation du jeu. On a parfois critiqué la gueule que Stallone a actuellement, plus ou moins refaite, avec une bouche... étrange. Alors ok, ça peut paraître bizarre, mais il a toujours l'air d'un être humain. Regardez sa gueule dans le jeu, et... Et zut, c'est juste très laid. On dirait un prototype pour une machine hybride entre une Nintendo 64 et une Playstation 2 ! Et c'est pareil pour tout le monde. Déjà, les ennemis sont tous pareils dans chaque niveau, quasiment. Pour les asiatiques, c'est normal, ils se ressemblent tous, mais... La rédaction s'excuse pour cette odieuse blague raciste. D'ailleurs ici, on aime bien la Chine, on mange des sushis tous les jours... On s'excuse encore... Désolé. Bref, les ennemis se ressemblent, et tous les personnages sont ultra moches ! Rien que la cinématique d'intro, on se croirait devant une adaptation en jeu vidéo de Freaks ! Et encore, c'est méchant pour les acteurs du film. On est en 2014, pas en 1999 les gars ! C'est même pire encore, parce que ce n'est pas juste moche, mais on a même l'impression que les visages sont volontairement dégueulasses et immondes ! Alors oui, c'est facile de cracher sur la réalisation, mais, bon sang, c'est quand même super laid ! Enfin bref... On ne va pas changer ce qui a été fait.

 C'était pas ma gueule, colonel !

Et pourtant, tout n'est pas à jeter dans Rambo. On peut avouer que le jeu, totalement bourrin et assez reposant pour le cerveau la plupart du temps, a de quoi amuser et faire rire, pour peu que l'on y joue comme on regarde un nanar, avec plein de second degré. Bon, ok, ça amuse dix minutes, après ça lasse, mais c'est déjà pas mal. Et puis, il y a une idée intéressante lorsque l'on recharge ses armes. Un cercle apparaît, et selon le moment où on appuie, on a soit 100% de ses balles, soit 200%, soit 50% (ah, ces armes qui s'enraillent pour un rien !). Bon, ok, ce n'est pas l'idée du siècle, mais c'est pas mal, non ? C'est pas une mauvaise idée. Même si c'est potentiellement casse-couillespieds lors de certaines phases de tir, puisque recharger est encore plus long que cela ne devrait l'être. Mais c'est quand même une idée. Voilà voilà...

Soyons honnête, Rambo n'est pas une catastrophe, mais évidemment, ce n'est pas du tout un bon jeu. La réalisation est datée et laide, le gameplay est sans cesse le même et devient vite très répétitif, et les phases de QTE sont nulles. Pourtant, on peut éventuellement prendre du «plaisir», si l'action décérébrée arrive à amuser. Dégommer et faire exploser des méchants à tout va, comme ça, sans réellement réfléchir, c'est parfois assez drôle. Pour le reste... Ouais... John Rambo l'a crié à la fin du film : «Adrian !» Euh... Non, c'est pas ça... «C'était pas ma guerre !» Oui, voilà. Alors ok, ce n'était pas sa guerre, et une chose est sure, on n'a pas forcément envie que ça devienne la nôtre.

7/20

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire